Suite et fin des interviews de ùCPM 4 en version française, voici l’entrevue entre Kenshiro72 et AnakinTF, bien connu sur la scène ibérique et concepteur de matériels pour nos CPC, dont le système D.E.S. Bonne lecture et rendez-vous dans le futur ùCPM 5, qui comprendra 4 interviews, dont celle de M…… (Ah mince j’ai plus d’encre, désolé 😁).

Comme précisé dans le dernier fanzine, ùCPM part à la rencontre de la scène CPC internationale. Et en plus de la scène britannique, comment ne pas évoquer la très riche communauté espagnole, à travers un échange passionné avec l’un de ses sympathiques membres : Cris (AnakinTF) qui, en direct de son île paradisiaque de Tenerife, a gentiment accepté une interview, vamos, vamos…

Bonjour Cris, et merci à toi pour cette entrevue. Peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Bonjour, comme tu le dis mon vrai nom est Cris, bien que je sois connu sous mon surnom, AnakinTF, et je suis ingénieur en informatique, j’ai 48 ans, je suis de la vieille école.

La question traditionnelle : quel a été ton premier micro Amstrad ? Quelles ont été tes premières impressions ? Déjà à l’époque tu envisageais qu’un jour tu créerais du matériel pour cet ordinateur ?

La vérité est que mon premier ordinateur Amstrad a été mon premier ordinateur, bien que je connaissais le MSX 1 parce qu’un de mes cousins l’avait déjà. Mon premier Amstrad était un CPC464 avec un écran monochrome vert, je pense que cela a rendu ma vue exceptionnellement aiguisée. C’était la « faute » de mon père, un expert industriel passionné d’électronique. Il y avait toujours des magazines d’électronique à la maison, comme Resistor et quelques autres, que nous avons toujours conservés, c’était donc le mélange parfait, j’ai commencé à fabriquer des lumières LED connectées au port d’expansion du CPC.

Au fil des ans un magazine est apparu, l’Amstrad Ocio, qui contenait plusieurs projets matériels pour les CPC, tous très basiques mais très instructifs, je me souviens de cette époque avec beaucoup d’affection. J’étais très intéressé par le matériel professionnel dont disposait le CPC, comme les lecteurs de disques externes, les extensions de RAM et de ROM et, bien sûr, la MULTIFACE II, des choses qu’il était très difficile de se procurer dans les îles Canaries.

Oui, à l’époque, il était très compliqué d’acheter en dehors des îles en raison de la distance qui les séparait du continent.

Ici en France on connaît mal le système D.E.S., que tu assemble dans ta belle île des Canaries, peux-tu nous en parler ?

Le projet DES est issu du groupe AUA, créé par @mrbyte et @jgilcas, qui était une évolution du projet de dandare (@_dandare_), son Dandanator CPC mini. L’idée est née suite aux problèmes de stock de disquettes 3″ et aux erreurs de chargement des cassettes, donc le Dandanator CPC mini a été créé, et la mémoire a été extraite et ajoutée à l’intérieur d’une cartouche GB advance, et la raison pour faire cela était la disponibilité des connecteurs et des boîtiers à bas prix, ce qui permettrait de les fabriquer à un prix économique et aussi d’avoir la valeur de « collection », quelque chose qui donne plus de valeur aux productions de nouveaux titres.

Plusieurs prototypes ont été réalisés et plusieurs unités de test ont été mises en circulation. AUA a publié tous les schémas et le reste du projet, c’est là que je suis entré en jeu, voyant qu’aucun exemplaire n’était fabriqué j’ai décidé d’en faire plusieurs pour couvrir les coûts de fabrication, je n’ai fait que 10 exemplaires, dont deux que j’ai gardé.

J’ai publié dans un groupe Telegram plusieurs photos et AUA m’a contacté et m’a proposé l’idée de faire les PCBs et les cartouches pour les réserves qu’ils avaient depuis qu’ils avaient ouvert le projet, et je n’ai pas beaucoup réfléchi, juste deux jours et j’ai dit oui.

Nous avons fait deux séries d’impression avec une quantité conjointe de plus de 200 DES et plus de 600 cartouches. En plus de cela, le groupe Retroworks nous a contacté pour faire les cartouches de leurs deux fleurons sur CPC : The Sword of Ianna et Los Amores de Brunilda. Aujourd’hui, il ne s’agit plus que de quelques unités pour des amis et des collègues qui me le demandent, ce qui fait qu’il y a peut-être entre 250 et 300 unités DES dans le monde.

En plus du D.E.S tu as aussi conçu une extension mémoire 512 K, et même des cartouches GX-4000. Peux-tu nous dire d’où te vient cette passion des périphériques, et en quoi une telle extension mémoire serait utile de nos jours ?

C’est vrai, pendant la période entre les deux DES, j’ai créé le PCB et le design 3D pour les cartouches Amstrad Plus et GX4000 car il n’y avait rien de plus que quelques designs dans CPCWiki, mais bien sûr, tout le monde ne peut pas, ou n’a pas les connaissances pour les faire de manière amateur, donc j’ai décidé de faire un design aussi facile à fabriquer en grandes séries.

J’ai aussi adapté le design de l’extension de RAM de @rivaldinho pour être utilisé dans les connecteurs EDGE et MX4, le tout avec des composants SMD, mais j’ai eu un problème, la disponibilité du FPGA pour le design, donc je les fais en très petites quantités, mais je suis en train de développer pour utiliser un autre type de FPGA qui a plus de disponibilité. Mais comme le temps que j’ai est très court, les avancées sont très peu nombreuses.

Comme je vous l’ai dit dans les premières questions, ma passion pour la création de matériel pour le CPC était le peu de disponibilité que j’avais à l’époque en raison de l’éloignement du continent.

Est-ce que tu as de futurs projets pour du matériel ou logiciels sur la gamme cpc ou modèles plus/gx4000 ?

La vérité est que j’ai peu de temps en ce moment, mais j’ai plusieurs projets en attente, je suis également en train de créer un site web où j’écris toutes les connaissances que j’ai acquises au fil des ans, et que je mettrai à la disposition de tous pour servir de référence à d’autres passionnés comme moi.

L’Espagne nous paraît comme une terre fertile pour les amateurs du cpc, avec de nombreuses conventions. Es-tu amateur de ces manifestations, y as-tu participé en tant qu’exposant ?

En Espagne, dans presque toutes les villes, il y a un salon de l’informatique et il y a un espace pour l’informatique rétro et bien sûr le CPC Amstrad. J’ai participé au dernier salon Amstrad Eternal, en octobre 2022, qui s’est tenu à Barcelone, et en tant que membre de l’AUA, j’ai participé à leur stand, en faisant connaître le DES et en apportant mon soutien aux utilisateurs et aux programmeurs.

En Espagne vous avez un organisme appelé AUA, que l’on retrouve sur la page officielle du D.E.S. Quelle est sa fonction ? Est ce qu’on peut le rejoindre si l’on n’est pas Espagnol ?

Bien sûr, vous pouvez rejoindre l’AUA, vous n’avez pas besoin d’être espagnol, les Amis et Utilisateurs d’Amstrad sont de toutes nationalités, chaque fois qu’un utilisateur demande de l’aide, nous la lui offrons.

La scène CPC espagnole : son évolution, son état actuel, son futur ? Quels sont tes sentiments ou prévisions pour l’avenir ?

La scène CPC en Espagne est très vivante et saine, ceci est dû à la quantité de contributions faites par la communauté pour produire de nouveaux développements. Je ne sais pas si vous le savez, mais dans une université espagnole, à Alicante, ils donnent des cours de programmation avec un Amstrad CPC464, ils promeuvent également un concours annuel auquel les étudiants et d’autres développeurs participent, le CPCretroDEV.

Il y a également d’autres développeurs qui publient leurs infrastructures logicielles pour la création de nouveaux titres, CPCTelera par @FranGallegoBR, RSlibs par @artaburu et Pestecera MK1 par les @mojon_twins, en sont quelques exemples.

Ou peut-on te retrouver sur la toile pour découvrir tes créations ?

Si vous voulez me contacter, vous pouvez le faire par Instagram @anakintf_retro, X/Twitter @anakintf, Facebook @anakintf, et certainement par d’autres moyens aussi.

Autre question obligatoire, si tu es joueur quels sont tes jeux préférés sur la machine et ceux que tu déteste ?

Bien sûr, je suis un joueur et j’ai des jeux que j’adore sur Amstrad comme Combat School, Game Over ou Rambo III, c’est vrai qu’il y en a d’autres que j’aime moins, mais je ne les déteste pas.

Un dernier mot à ajouter pour nos lecteurs ?

Ne cessez pas de faire ce que vous aimez, quoi que ce soit.